dimanche 30 novembre 2008

Linceul au monde

Le tapis de feuilles mortes qui recouvrent les allées, s’amoncellent aux pied des arbres. Les branches décaties, squelettiques, funéraires, entre lesquelles s’effilochent les langues du brouillard. Le silence qui s’égoutte et rentre en terre. 


Debout derrière la fenêtre, son bol de café fumant à la main, Edmond de St Edmond est plongé dans sa contemplation matinale. Il a beau savoir que ce qu’il a sous les yeux recèle une certaine beauté, il ne ressent qu’un engouement mitigé pour le tableau.


Plus les années passent et moins il apprécie cette mise au caveau généralisée qui lui glace l’échine. Si ça ne tenait qu’à lui, il vendrait tout et partirait se réchauffer la couenne au soleil.


Ajouté à ça le fait que Geneviève n’arrête pas de lui seriner qu’il a tendance à s’empâter et que s’il reste sans réagir il ressemblera bientôt à une vieille croûte, de St Edmond finit par se demander s’il n’est pas en train de prendre un sérieux coup de vieux quand même.


A sa décharge, vu son âge, il ne va pas non plus jouer les pimpants ni les pâmés. Pourquoi pas se faire lifter une conduite pendant qu’on y est! A ce jeu-là, on tombe souvent vite dans l’excès ce lui semble!




Découvrez Ron Kaplan!


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