jeudi 31 janvier 2008

Ethique de chien

Rutilante ou pouilleuse. Neuve ou d'occase. Puissante ou poussive, du moment qu'il peut lever la patte et dispenser son jet sans risque d'être dérangé, peu importe la carrosserie, la marque ou la cylindrée.

Li Pouiye ne fait pas dans la dentelle: il arrose sans compter. Il a au moins ça pour lui: ça n'est pas le genre à piocher dans la caisse.

mercredi 30 janvier 2008

Mauvais choix

Encore un évènement qui risque de faire date.

Toute la journée d'hier, Kraine a cru qu'on était demain. A l'avenir, c'est juré, il fera plus attention en boutonnant sa chemise.

lundi 28 janvier 2008

Vole au vent

Avant de prendre son service, quelles que soient les conditions, Montana enfile sa tenue près du corps, ses pompes à semelle suspendue, règle ses écouteurs et, podomètre en action, s'élance pour sa ration quotidienne de course à pied.

En petites foulées pour débuter, Montana accélère progressivement l'allure. Rodés à l'exercice, muscles, articulations et tendons prennent vite le relais. La cadence durcit. Le train est impeccable.

Bien lancée, Montana file presque sans toucher terre, les reins écumant de sueur, ruisselante du haut jusqu'en bas.

Sans mentir, si La Virago voyait ça, elle en aurait sérieux l'eau à la bouche.

samedi 26 janvier 2008

Baisse en hausse

Ce fut une journée haute en couleur. Blanche. Froide et bleue. A l'instar de son compte courant, le thermomètre est descendu sous la barre du zéro pointé.

Sauf qu'au lieu d'entamer une remontée analogue à celle du mercure, la courbe des températures de son relevé bancaire a démontré des aptitudes insoupçonnées à la franche dégringolade.

De frisquette, l'ambiance est carrément devenue glaciale. Quant à Mezzig, il est passé du blême à l'indigo.

En clair, un temps à ne pas sortir à découvert!

vendredi 25 janvier 2008

Menu fretin

Chose promise, chose due. Dédé et le Gamin ont mis sur pied une sortie pêche à la ligne sur les bords de la Gloire.

Mezzig croit se souvenir que la dernière fois qu'il avait trempé sa gaule, le résultat n'avait pas été mirobolant.

Mezzig devait avoir dans les dix ans. C'est son vieux qui l'avait entraîné à sa suite dans l'espoir de lui inculquer les rudiments du métier.

Mais la séance avait tourné court. Mezzig n'avait pas supporté. Au bout d'une heure, il avait tout envoyé valser dans l'étang et s'était attiré les foudres paternelles.

Au mieux, ça lui avait servi de leçon: entre son père et lui, il y aurait désormais plus que de la friture. Un jour viendrait où il faudrait faire sauter le bouchon.

jeudi 24 janvier 2008

Sous les pavés

Selon des sources officielles, le bain de foule annoncé est demeuré inférieur aux prédictions les plus alarmistes.

D'autres observateurs signalent que contrairement aux chiffres communiqués, les comptes doivent être revus à la hausse.

Certes, on est encore loin du raz-de-marée escompté. Cependant, sans risque de se tromper, il est permis d'avancer que des records d'affluence inhabituels en cette saison ont été enregistrés au cours des dernières heures.

C'est désormais un fait acquis, la grève continue d'attirer les foules éprises de grand air et d'espaces préservés.

Un signe que, finalement, il y a plus de monde que l'on croit à se retrouver
sur le sable, conjecture Mezzig en pleine poussée dialectique.

mercredi 23 janvier 2008

Cabale à lapin

Si près des municipales, le conseiller Edmond de St Edmond en est encore tout retourné. Pour un peu, il en viendrait à douter de l'état de fraîcheur psychique de son épouse.

Il savait sa moitié un soupçon à côté de ses escarpins depuis qu'elle faisait chambre à part. De là à l'imaginer capable de se fourvoyer dans ces foutaises de Touffe à l'Antique, ou peu importe le nom qu'ils emploient, ça lui troue littéralement le siège.

De deux choses l'une: soit elle a rompu un câble, soit il s'agit d'une conspiration fomentée par quelques freluquets de l'opposition.

Coup monté ou non, pour Edmond, le dossier est bel et bien enterré. En espérant que l'affaire ne vienne pas à s'ébruiter. Dans le cas contraire, il faudra tout mettre en œuvre pour l'étouffer!

mardi 22 janvier 2008

Coup de frein

Mezzig ne veut rien savoir. Si quelqu'un sonne, il ne répondra pas. Il ne lira plus le courrier. Le téléphone sera débranché. Les ponts coupés. La table rasée.

Un fois qu'il aura fait le ménage, Mezzig ira voir la mer. Les montagnes. Le bout du monde. Plus loin si ça lui chante.

Du vent! Du balai! Aux oubliettes! A dégager! Rayées les corvées! Le boulet! Les entraves!

A l'approche du rond-point, Mezzig rétrograde. Quatrième. Troisième. La 2Cylindres râle et vrombit. On a beau être prévenu, c'est toujours déplaisant d'être coupé dans ses élans.

dimanche 20 janvier 2008

A fond l'écran

Une fois par semaine, après les cours, Madame saute dans la voiture, rapplique en trombe à la maison pour se changer, agripper son sac et repartir à toute blinde pour une séance de taille-abdos-fessiers, relaxation et sauna optionnel.

En rentrant hier soir, elle a trouvé Mezzig et Li Pouiye installés dans le canapé devant la télé. Sur la table basse, la pile entière de dévédés tout droit sortis de leur rangement.

Madame a discrètement signalé qu'elle était de retour avant d'aller se faire cuire un œuf et de se concocter une salade aux fines herbes.Une fois rassasiée, elle a prévenu qu'elle montait se coucher et elle est montée se coucher. Madame n'a qu'un parole.

Mezzig n'a pas eu l'air de vouloir se remuer. Dès qu'il s'agit de faire son cinéma, le coco n'est pas la moitié d'une vedette!

vendredi 18 janvier 2008

Pot-au-feu

Il y a des jours comme ça où, dès le matin, c'est la nuit. Le brouillard. Le pâté. La tête dans la mélasse. Les neurones à vau-l'eau.

Depuis qu'il a posé un pied par terre, Mezzig se traîne telle la limace. L'œil torve. La chiffe molle. Le bulbe en berne.

A ce train d'invertébré, c'est recta la plongée progressive vers l'intelligence occulte du légume.

S'il avait la moelle, Mezzig se rentrerait volontiers dans le choux. Qui peut savoir, peut-être que ça lui collerait la patate.

jeudi 17 janvier 2008

Décharge pondérale

La Glotte est en émoi. La nouvelle est tombée hier. Il paraîtrait que tout augmente: le pain, les œufs, le lait, l'essence à la pompe, les pâtes, mais que l'accessoire est en baisse.

Par les temps qui fondent, c'est réconfortant. Pas grave si les salaires ne suivent pas. Bientôt, on pourra se prendre en photo, se filmer et s'illustrer sur les ordis.

En plus, on aura la ligne. Perdus les kilos, la brioche, les poignées d'amour, culottes de cheval et peau d'orange.

On attendait une vraie politique de santé. On est servi. Fini le serrage de ceinture et les régimes minceur. Bourses vides et ventre plat, pour une fois on aura l'air fin!

mercredi 16 janvier 2008

Passe-passe

Parfois, c'était comme s'il était présent et ailleurs au même instant. Une drôle de sensation. Un trouble qui s'installait sans demander la permission.

Au début, ça l'inquiétait. Il avait peur. Il aurait dit qu'il avait fait un bon dans le temps. A la fois il était réel. Il était vivant et il avait disparu.

Le Gamin ne savait quels mots mettre là-dessus. Il comprenait qu'un jour il ne serait plus là et que le choses seraient pareilles. Sans lui au milieu.

Quand ça lui arrivait, il se réfugiait auprès de Dédé. Il se lovait dans sa chaleur. Alors seulement il pouvait s'abandonner.

mardi 15 janvier 2008

Bon plan

Pour le remercier du tour en 2Cylindres, Samar aimerait savoir ce qui lui ferait plaisir entre un assortiment de dattes et figues fraîches, une boite de loukoums parfumés à la rose, du henné pour Madame ou un peu de petite prairie qui va bien en infusion ou roulée avec du tabac.

Si c'est faisable, Mezzig optera pour du thé. Il en boit des cuvées. Vert et à la menthe le matin, pour le coup de fouet. Au citron dans la journée, pour digérer. Et le soir, à la bergamote à cause de la sonorité. Parce que ça rime avec marmotte et avec oreiller.

Samar se marre. Pour la pelouse, on verra une autre fois alors?

Mezzig opine avant de rajouter qu'il n'est jamais trop tard pour en prendre de la graine!

lundi 14 janvier 2008

Glaneur est-il?

La mère Natzy et ses deux fils en ont empilé gros sur le trottoir. En passant, Li Pouiye a compissé l'empilement. Plutôt deux fois qu'une.

En repassant, Mezzig a pu constater que le tas avait diminué de moitié. Manquaient à l'appel une antique gazinière. Un vieux frigo. Des étagères dépareillées. Un meuble de télé à roulettes. Un lustre périmé. Et deux roues de vélo.

S'il avait cinq minutes, Mezzig serait bien ressorti fouiller ce qui reste mais, mettre son nez dans les affaires des autres, ça n'est pas dans ses principes.

En plus, si quelqu'un le voyait, tu parles qu'il aurait bonne mine! Mezzig se dédouane qu'il a déjà tout ce qui lui manque. Alors, pourquoi s'encombrer?

samedi 12 janvier 2008

En Soldes

En apnée. Concentré. Résolu. Prêt à en découdre avec n'importe quel ourlet, Mezzig est en première ligne.

L'affluence du samedi. Les vendeuses débordées. L'étouffe chrétien des cabines d'essayage. Les files d'attente à la caisse. La potée de paquets à se colleter à bout de bras, rien ne le fera flancher.

Sur le pont dès l'ouverture, Mezzig furette. Traque la remise. La ristourne. Le diskounte. Piste sa taille. La coupe idoine. Le modèle ad hoc.

Mezzig est en nage. Rien ne lui va. C'est trop grand. Trop cintré. Mal coupé. Délavé.
Ou c'est encore trop cher. Il reviendra quand les prix auront baissé.

Tout compte fait, on est économe ou on ne l'est pas. C'est toujours ça de gagné: Mezzig n'a pas craqué!

vendredi 11 janvier 2008

Brosse à reluire

L'entretien s'est déroulé dans le plus grand secret et une extrême courtoisie. Sans rodomontades ni minauderies excessives.

Etaient présents La Virago, à l'initiative de la rencontre, un conseiller municipal, son épouse, un obscur représentant de la Chambre de Commerce, ainsi que le citoyen Mose, un tantinet dans ses petits souliers.

Soucieuses d'éviter la moindre fuite indésirable, les huiles avaient exigé que la réunion se tienne en un lieu discret. Ce qui n'avait pas été sans poser quelques problèmes.

La Glotte, pour les raisons que l'on sait, n'offrant pas les garanties nécessaires, La Virago avait offert d'organiser le rendez-vous chez elle. A la condition expresse que rien ne transpire.

Le jeu en valait la chandelle: il en allait du sérieux de sa mission et de la survie de la Touffe à l'Ancienne. Rien que pour ça, Mose était prêt à caresser n'importe quelle pointure dans le sens du poil.

Sauf votre respect, ça va sans dire.


jeudi 10 janvier 2008

Livre de chevet

Demain, c'est son tour. Mezzig se tâte. Il n'a que l'embarras du choix tellement la bibliothèque de Madame regorge de bouquins. Si seulement elle était à la maison, elle pourrait l'aiguiller. Le conseiller. Décider à sa place.

Manque de chance, Madame est au taquet. C'est la période. Il y a les carnets de notes à remplir, les appréciations à rédiger. Les parents à rencontrer. Les cours à assurer. Les examens à préparer. Les devoirs à boucler...La totale en résumé.

Autrement dit, Mezzig doit se dépatouiller. Lui, ce qu'il aime, c'est les romans noirs et les Américains. Avec un penchant plus que marqué pour les histoires à coller le bourdon à la ronde.

Avec ça, c'est La P'tit Dame qui risque d'y passer. Mezzig s'en voudrait qu'elle fonde un plomb par sa faute. A chacun son caractère!

mercredi 9 janvier 2008

Pleine lune

Sauf à être à cheval sur l'étiquette, qui est-ce que ça intéresse que Madame Laministre se baguenaude attifée par Lamarque ou Lagriffe? Ou qui lui baise la main? En voilà une qui ne fera pas Dati dans l'histoire.

C'est pas davantage nos oignons que le gavage d'oie de l'autre autruche gratteuse de manche qui caracole à cru l'épicentre de la puissance publique.

Médusé par l'envolée, Dédé retient son souffle.

Partis comme on est, on va bientôt nous coller n'importe quelle paire de fesses en couverture de magazine en nous enfumant sur les fondements républicains.

Dédé ne voudrait pas la ramener trop fort mais c'est déjà fait semble-t'il.


Pas la peine de tourner autour du pot estime Mezzig: cette fois la croupe est pleine!

lundi 7 janvier 2008

Bas plafond

Aucun risque de se tromper n'y d'être déçu. La veille, le ciel était gris et il pleuvait. Il a saucé jusqu'au soir et une bonne partie de la nuit.

Le lendemain, après une courte accalmie, il s'est remis à vaser. D'abord, par intermittence. Ensuite, sans discontinuer. Pas des trombes mais quand même.

Vers cinq heures, nouveau répit. Le temps de faire le tour du pâté de maisons avec Li Pouiye, et c'est reparti. En plus crachin cette fois. Moins dans les cordes.

L'une dans l'autre, les dépressions se suivent et se ressemblent. C'est bien simple, à ce régime-là, on finit par se sentir totalement dégoutter!

samedi 5 janvier 2008

Transe culture

C'est comment déjà son nom? On en a parlé y'a pas longtemps. Sur le bout de la langue il l'avait. Un truc un peu biscornu. Peu commun. Avec Gue dedans. Ou Zeu. Les deux peut-être.

Mezzig se tient le crâne à deux mains. Se tamponne le front. Se ruine le cuir chevelu. Rabâche que c'est un signe. Le début de la fin. Le sauté de fusibles généralisé.

Madame tempère qu'il faut qu'il arrête d'y penser. Que ça ne sert à rien de forcer. Encore moins de rédiger les faire-part. Que ça va revenir.

C'était pourtant trois fois rien. Une question pour débutant. Mezzig t'en ficherait des émissions dans le style! Rien de tel pour se sentir en dessous de tout. Comme s'il avait besoin de ça!

vendredi 4 janvier 2008

Marque page

La P'tit Dame d'en Face déprime dur. Elle a passé son jour de l'an seule chez elle. Sa fille lui a téléphoné en s'excusant de ne pas pouvoir faire le déplacement.

Quant à son fils, il ne s'est manifesté que le lendemain. Une visite écourtée qui a mis à mal le moral de la presque octogénaire.

Clotilde s'est donc permise de solliciter Mezzig qui a répondu favorablement à une idée qui lui est venue.

Le principe: se relayer auprès de la vieille dame pour lui faire la lecture une ou deux fois la semaine et l'aider à remonter la pente.

Madame est d'accord pour apporter son soutien et prêter voix au chapitre: voilà un épisode qui se termine bien.

jeudi 3 janvier 2008

L'air du temps

Dans la matinée, Mezzig a accompagné Li Pouiye relever les messages urinés par ses congénères au cours de la Saint-Sylvestre. A défaut d'être fraiches, les nouvelles n'avaient pas l'air trop mauvaises. Li Pouiye en a eu pour un moment à tout éplucher.

Dans la foulée, Mezzig est passé saluer La Virago et Montana, astreintes à traquer le moindre départ de fumée sur le sentier du contrevenant.

D'après ces dames, aucune prise à signaler pour l'ouverture: ça coupe vraiment la chique!

mardi 1 janvier 2008

En voeux-tu en voilà

En liesse devant l'os de ses étrennes, Li Pouiye actionne le rotor de sa queue, tenté par un décollage à la verticale.

Juste au dessus, Madame lève son verre au devant de Clampin qui s'est accordé une rallonge et trinque doctement.

Mezzig, inspiré, complète la figure en souhaitant à qui veut l'entendre des cabanes dans les arbres. Des tickets première classe. Un clair de lune à la renverse. De la licorne d'abondance. Des lendemains sans précédent. Du miel et de la tartine.

Joyeuse résistance à tous.