vendredi 30 novembre 2007

Chacun sa vie

Belle lurette qu'il n'a pas eu vent de l'ami Clampin. Sans doute envolé pour un de ses fameux séminaires Tai Shi Shaolinesques au fin fond des forêts d'épineux.

En parlant d'épineux, Dédé et le Gamin ont été embauchés pour vendre du sapin sur le parvis d'une grande enseigne. Ils doivent en avoir plein les bottes!

Pas de nouvelles de Mose non plus. L'effet Virago présume Mezzig.

Clotilde, elle, passe à des heures impossibles s'occuper de la P'tit Dame. Pas moyen ne serait-ce que la croiser.

De son côté, Madame inaugure le marathon des réunions de fin de trimestre. Un vrai courant d'air! Quant à Kraine, il ne décramponne plus de sa vodka. A surveiller.

En résumé, Mezzig se sent vaguement sur la touche ces derniers temps. De quoi tourner chèvre, c'est lui qui vous le dit.

jeudi 29 novembre 2007

Régime spécial

Mezzig craint d'avoir mal entendu: c'est bien desputassion qu'elle a dit la dame? C'est fou ce qu'on peut faire avec la langue: c'est pas le petit qui prétendra le contraire!



mercredi 28 novembre 2007

Etat de choc

Avec tout ce qu'on entend à droite et à droite, les quartiers qui sentent la poudre, les bandes de jeunes qui s'enflamment, La Virago n'est pas rassurée.

Par mesure de précaution, elle vient d'embaucher une ancienne ceinture noire, ex-agent de sécurité , pour servir à La Glotte et tenir les clients malveillants en respect.

Avec son gabarit à faire pâlir. Ses bras comme les cuisses du Mezzig et ses cuisses moulées au tatami, Montana force le respect.

A voir sa mine réjouie et ses regards de merlan frit, La Virago n'en perd pas une miette. D'après Mezzig, la colle ne devrait pas tarder à prendre.

mardi 27 novembre 2007

Surmenage

C'est jusqu'à minuit la moitié de la semaine. Les mercredi après-midi. Une partie du dimanche, parfois, et pendant les vacances, souvent.

C'est des pages et des pages à s'infuser. Des paragraphes entiers à déchiffrer. Des écheveaux de lignes à remettre d'équerre. Des fautes en pagaille à corriger.

Mezzig te balancerait ça du haut des marches, ça ne mettrait pas longtemps. Pour ce que ça rapporte.

Il n'est pas rare que Madame pique sa crise. Elle se rejoue la scène du jour où elle balancera sa démission. Hors de question de tenir jusqu'à la retraite: c'est la dépression assurée.

Solidaire, Mezzig s'offre de lui donner un coup de main. Sans résultat. Si en plus on ne lui fait pas confiance, comment voulez-vous qu'il s'en sorte!?

lundi 26 novembre 2007

Super flux

Le miracle est à peine annoncé que c'est déjà la course. Les parkings sont bondés. Les chariots pris d'assaut. C'est la cohue. Le branle-bas. La ruée.

Cette année, c'est promis, on en aura pour l'argent qu'on n'a pas. Le pouvoir est à l'achat. On est sommé de consommer.


Les yeux hallucinés, Mezzig fend la foule, tourne autour des consoles. Caracole devant les éventaires. Zigzague entre les étals en libre dépense.


On dira ce qu'on voudra mais, quand on voit ce qui nous manque, on en viendrait presque à regretter ce qu'on a déjà.

samedi 24 novembre 2007

A priori

Levé de bonne heure. Douché. Rasé. Un peu de crème sur la face. Du sent-bon sous les bras. Comme un sou neuf du haut jusqu'en bas. Des dessous frais. Seyant.

Mezziz descend. Prépare la table en sifflotant. Céréales en flocons. Tartines dorées à point. Confiture. Laitages et fruits en corbeille. Disposition ad hoc.

La théière à présent. A ras bords. Fumante. Aromatique.

Madame déboule plus qu'ébaubie. En quel honneur pareille frénésie? De quelle nature le message?

Non, rien: c'était juste comme ça. Avant que la journée capote. Que tout parte en vrille.

vendredi 23 novembre 2007

Chamboule Tout

Pour se distraire, Kraine poursuit d'interminables parties d'échec. Repasse. Astique. Bricole en écoutant la radio. Se cuisine des petits plats. Soulage sa cheville et torpille sa réserve de vodka.

Avec Mezzig, ils discutent de tout et de rien. De ce qui s'est passé ici ou là. Du monde tel qu'il va. De ce qui les ulcère. De tout ce qu'on ne dit pas.

Bien parti, Kraine fustige le grand foutoir ambiant. L'incurie des puissants. Il accuse pêle-mêle les profiteurs, les sans-gêne. Les phraseurs qui se remplissent les fouilles. Les incompétents. Les poseurs. Détourneurs de fonds et autres sommités.

Au total, une sacrée colonie. Le gratin du pucier global. Allez: à la tienne M'sieur Dame! Nazdrovie!

jeudi 22 novembre 2007

De mèche

A propos, pendant qu'on y est, est-ce que Môôônsieur aurait dans ses relations l'autre hurluberlu notoire qui a eu le culot de se pointer en plein apéro avec ses histoires de moumoutte tradition et tout le troulala?

Parce que si c'était le cas, il serait bien avisé de transmettre à ce maboul d'éviter de ramener sa bobine dans le secteur, sinon c'est elle qui lui fait la tête au carré.

C'est capté?

Mezzig feint de tomber des nues en s'accrochant à son Havane.

En même temps, c'était couru: La Virago, c'est plutôt rasoir et gazon ras. Mose s'en remettra.

mercredi 21 novembre 2007

Sous-cape

Dans un peu plus d'un mois, ceux qui veulent s'en griller une et se noircir les bronches seront priés d'aller se les rouler dehors. La Virago triomphe.

D'ores et déjà, La Glotte regorge de placards anti-tabac. Il faut réclamer sec avant de décrocher un cendrier. Requête qui fait tousser d'emblée la brochette d'abstinents présents dans la salle.

Pour la forme, Mezzig dégaine le barreau de chaise rapporté de chez Samar et met le feu aux poudres. La Virago fume qu'il y en a qui feraient mieux de l'écraser.

Une remarque qui manque singulièrement de panache, on le notera au passage. Mezzig peut pouffer tranquille.

mardi 20 novembre 2007

Entre les lignes

Tous ces bouquins, c'est incroyable. Des éditions rares ou bon marché. Des poches. Des reliés. Des illustres. Des austères. Des obscurs et des sans grade.

Mezzig se demande comment Madame a pu s'envoyer tout ça. En supposant qu'il s'y colle dans la seconde, il en a au moins pour l'éternité.

Quand elle est disposée, Madame en choisit un au hasard et lui fait la lecture. Si possible un extrait pas trop tordu, sinon Mezzig s'endort.

Hier, pour changer, Mezzig s'est mis en tête de lui narrer les derniers épisodes de sa journée. Cette fois, c'est Madame qui s'est écroulée.

Comme quoi Mezzig n'est pas le seul à trouver ça dur à porter.

lundi 19 novembre 2007

Démissionnaire

Surtout qu'il ne se gêne pas. Pour arrondir ses fins de mois, se changer les idées, se rendre utile, ce ne sont pas les occases qui manquent. Mezzig n'a qu'à lui faire signe.

Perclus de reconnaissance, Mezzig s'arrange une mèche, passe d'une fesse sur l'autre, remonte ses chaussettes.

Ce n'est pas qu'il veuille jouer les difficiles, au contraire, il serait ravi de servir à quelque chose, mais il manque cruellement de compétences.

Dédé l'interrompt qu'il n'est pas plus sot que le Gamin. Qu'il devrait arrêter de se dévaloriser tout le temps. Qu'il est aussi capable que n'importe qui.

Trop aimable. N'en jetons plus. Tant va la cruche à l'eau et tutti quanti. Cet entretien l'aura mis sur les rotules. Mezzig préfère rendre son tablier. C'était bien tenté.

dimanche 18 novembre 2007

Porc croc

En sortant la poubelle, Mezzig est tombé sur Clotilde en grande discussion avec un inconnu. Sans être inamical, le ton de l'échange ne fleurait pas la courtoisie.

A première vue, Clotilde semblait sur la défensive. Le différent portait à priori sur une sombre histoire de taches de vin sur la chemise de nuit de la P'tit Dame d'en Face.

Clotilde soutenait qu'elle n'y était pour rien. Plus emporté, son interlocuteur prétendait le contraire.

Tout de suite, Mezzig a fait le rapprochement. Comme un loup sorti du bois, le fils prodige était de retour. Les petits cochons bleus n'avaient qu'à bien se tenir.

A ce rythme, on aurait du jarret et de la saucisse à se mettre sous les ratiches. Quand on parle du tire-bouchon, on n'est pas loin d'en voir la queue.

samedi 17 novembre 2007

L'homme au foyer

Il en connaît un qui commence à faire la gueule. Un aller-retour au fond du jardin et dare-dare c'est retour à la couverture le Li Pouiye.

Planté devant la cheminée, Mezzig l'accompagne moralement. Sans mentir, une petite flambée ne serait pas de refus. Madame abonderait.

Une once du charme d'antan la saisirait en poussant la porte. Vêtu de peau de bête, la peau cuivrée tel un Vulcain resplendissant, elle tomberait en extase devant le torse ruisselant d'un Mezzig en train de tisonner.

S'ensuivraient des instants délectables où, des braises déclinantes, surgiraient les langues ardentes du feu.

Dommage que Mezzig ait oublié la date du dernier ramonage. Un accident est si vite arrivé.

vendredi 16 novembre 2007

Tout ouïe

Samar a peut-être une piste. Il ne voudrait pas s'avancer mais, l'autre jour, il a surpris une conversation qui pourrait l'intéresser.

C'est pas grand chose. A Mezzig de juger.

Samar se trouvait à la boulangerie. Derrière lui, dans la file, il a entendu quelqu'un dire à quelqu'un d'autre que dans son immeuble on avait retrouvé un tas de prospectus du genre de ceux de l'autre jour.

Quant à dire si le, la ou les responsables habitent à cette adresse, c'est une autre paire de manches. Un autre défi à relever.

En tout cas, c'est un renseignement qui vaut son pesant d'étiquettes!

Drôle d'histoire quand même. Qui pourrait bien en cacher une autre. Au train où vont les choses, il n'est pas interdit de dérailler.

jeudi 15 novembre 2007

Toison d'Or

Après moult réflexions, Mose en est arrivé à cette conclusion: promouvoir la Touffe à l'Ancienne est une question de salut public par ces temps d'asepsie généralisée.

Ainsi donc, Mose propose la chose suivante: d'une part, un salon de coiffure tout ce qu'il y a de plus respectable. L'équivalent d'un palais de la pilosité si l'on veut.

Projet complémentaire: doter le comité d'une vitrine à sa mesure. Avec présentation des différents modèles. Catalogue photo à l'appui et peut-être un jour, défilé de mannequins et tout le tremblement.

Mezzig ose à peine imaginer l'ambiance.

Question finances, l'idéal serait d'amadouer une poignée d'élus locaux et de décrocher les subventions pour démarrer.

Mezzig ne voit qu'une solution: mettre la Virago dans la confidence. Mose devrait tenter le coup. Si elle accepte de se mouiller, c'est dans la poche.

mercredi 14 novembre 2007

Dian Dian

On ne parle plus que de ça à La Glotte. Des étudiants qui font la grève. De ceux qui aimeraient travailler et des autres qui leur barrent la route. Des profs qui soutiennent le mouvement.

On te leur botterait bien le derche à tous ces margoulins qui sautent sur n'importe quelle occasion pour mettre le souk et faire baver les gamines.

C'est pourtant pas sorcier: si y'en a qui veulent pas marner, z'ont qu'à rester se la coincer chez papamaman. Ceusses qui glandent rien, c'est tous des fils de nantis de toute façon.

Au fond du bar, assis près du radiateur, Mezzig lève la main, demande la parole.

A contrecoeur, le choeur se tasse. Mezzig prend son élan: c'est juste pour me hisser à la hauteur, c'est qui nanti?

mardi 13 novembre 2007

Mobilisation générale

La P'tit Dame d'en Face glisse qu'un gorgeon ne serait pas de refus. Cette chipie de Clotilde a fait le ménage dans ses placards. La réserve est à sec.

Elle a déjà songé à une cachette: derrière le rideau métallique de la cheminée dans la chambre. Clotilde n'y verra que du feu.

La P'tit Dame s'inquiète aussi de savoir si c'est de nouveau la guerre dehors. Elle a vu des images dans le poste qui lui ont fait peur. Il y avait des explosions et des hommes en uniforme.

Son homme, lui, n'a pas donné de nouvelles depuis son départ. Peut-être qu'ils le gardent prisonnier ou qu'il lui est arrivé malheur. Un sanglot la secoue.

Avant de s'en aller, ce serait gentil si Mezzig pouvait la débarrasser des petits cochons bleus qui pullulent sous le sommier. A cause d'eux, elle ne peut pas aller au petit coin.

Mezzig la réconforte. Chez lui c'est pareil. Sauf qu'ils sont vert bouteille.

lundi 12 novembre 2007

Croix de bois

La partie de jambe en l'air commence à lui gonfler copieusement les orteils. Une semaine qu'il n'a pas mis le pied dehors. Kraine est d'humeur massacrante.

Au début, il s'est fait une cure de télé. Tout y est passé. Les infos. Les séries à la noix. Les reportages animaliers et autres ventrées de films indigestes.

Insistante au départ, la sonnerie du téléphone a graduellement perdu de sa fougue. Les affaires courantes devront attendre. Au risque de décevoir ses habituées.

Kraine s'est un peu senti obligé de mettre Mezzig dans la confidence depuis que Madame s'occupe de son garde-manger. A condition qu'il s'engage à tenir sa langue, ça va sans dire.

Mezzig a donné sa parole: ça ne sortira pas d'ici.

dimanche 11 novembre 2007

Sateurdéi Naite Fiveure

Trois heures vingt et une. Le ciboulot distille son bouillon de considérations plus ou moins vaseuses. Une pensée se forme. S'impose. Se dissipe avant la suivante. C'est vite le défilé.

Trois heures vingt sept. Encore une cigarette. Fumer tue le temps. Nuit gravement à la soirée. Mezzig relit Carver dans le texte. Le tableau des verbes irréguliers. La grammaire de l'étudiant. Le Tome I du petit Shakespeare illustré.

Trois heures quarante. Radio en sourdine. La voix de Iain Anderson en redif. Un doigt de Neil Young. Une pincée de Ry Cooder. Steely Dan au compte goutte.

Quatre heures. Un dernier clope. Mezzig n'a pas mégotté.

Demain, c'est juré, Mezzig se remet à l'anglais.

samedi 10 novembre 2007

Saute bouchon

La Gloire et ses bancs de sable mouvant, ses berges graveleuse, ses îlots de nature résistante, cernés de bras tantôt paresseux, tantôt bouillonnants, l'infinie palette de ses couleurs, la variété de ses parfums, son dégradé d'humeurs...

Bien lancé, Dédé se montre intarissable sur le sujet. Assis au fond du camping-car, Mezzig écoute sans broncher.

Dédé raconte que c'est au bord du fleuve qu'il a été conçu. Un bel après-midi de canicule. Ses parents avaient pris leurs vélos pour aller pique-niquer dans la verdure. Au frais. C'est ce jour là qu'ils l'avaient fabriqué.

Par la suite, le père de Dédé lui avait montré où ça s'était passé. Un joli coin. Tranquille. Idéal pour pêcher. Le pater était fier de faire le guide.

Dédé promet qu'un de ces quatre il emmènera Mezzig planter la gaule par là-bas.

Mezzig opine, conciliant. C'est vraiment pour faire plaisir. Mezzig préfère foutre la paix aux poissons. En plus, l'eau l'intimide. Trop de remous.

Un vrai phlegmon ce Mezzig! Tout le monde en conviendra.

vendredi 9 novembre 2007

Noces d'épice

Vos rapports avec Mademoiselle Virago?

Mose avait prévenu: le prochain sur la tournée. Mezzig se concentre.

Tout ce qu'il y a de plus platonique. D'un côté, je consomme. De l'autre, je règle la note. C'est aussi simple que ça.

Aucun accrochage récemment?

Pas la moindre petite ombre au tableau. Rien qui puisse amuser la galerie en tout cas.

Des témoins rapportent cependant quelques divergences de point de vue entre vous. De quel genre ces dissensions?

Juste quelques dissonances.

Mais encore?

Incompatibilité d'humour mais, rassurez-vous, on est encore loin du divorce. Tant qu'il y a de l'hymen, l'espoir n'est pas perdu...

A bon entendeur...

jeudi 8 novembre 2007

On y va molosse

Ventripotent. Moustachu. Peu amène. Le premier des fils Natzy travaille à la Ville comme on dit. Son frère conduit des trams. Ni l'un ni l'autre ne fréquentent La Glotte. La Virago n'autorise pas les chiens dans ses murs. C'est plus qu'il n'en faut pour les disqualifier.

Leur nouvelle marotte: une espèce de cerbère au poil noir et fauve. Trapu comme un lutteur des steppes d'Asie Centrale. La gueule épatée. L'oeil à cran. Le malabar a la mine aussi serviable qu'un membre des forces spéciales en faction.

A sa décharge, le bestiau n'a pas l'air d'être un mordu de la vocalise nocturne à ciel ouvert. Mezzig respire. Il faudra quand même qu'il signale à Li Pouiye de changer de trottoir la prochaine fois.

Et surtout, en cas de bisbille, rester franc du collier: ça laisse toujours à réfléchir.

mercredi 7 novembre 2007

Interlude

Le grand incendie est en marche. Jaunes. Rouges. Orangés. Mise à feu réussie: Mère Nature flamboie. C'est un enchantement.

On aurait tort de ne pas s'extasier, ironise Mezzig tout seul dans son coin: quand mort et putréfaction font la roue, ça vous laisse souvent comme deux ronds de flan(c).

Entre voisins

Kraine est à la peine. Il s'est démis une cheville. Un faux mouvement dans l'escalier. Les quatre fers en l'air et une méchante entorse à l'arrivée. C'est sa version.

Le médecin lui a interdit les déplacements et conseillé de garder un maximum la jambe en hauteur. Attelle obligatoire pendant trois semaines. Après ça, des séances de kiné à prévoir.

Douillet comme pas deux, Mezzig préfère que ce soit Kraine. Ne serait-ce que d'imaginer le mal que ça doit faire, il est au bord de défaillir. Il en aurait presque des suées.

En tout cas, s'il a besoin de quoi que ce soit, des courses, une commission, surtout qu'il ne se gêne pas. Madame se fera un plaisir.

Kraine ne voudrait pas abuser, mais c'est gentil. Il remercie. Mezzig proteste qu'il n'y a pas de quoi. C'est dans la nature de Madame d'aimer rendre service.

mardi 6 novembre 2007

Label échoppe

On trouve de tout chez Samar. Samar tient le bureau de tabac. Ouvert sept jours sur sept, sept jours par semaine. Un modèle du genre.

En dehors de l'habituelle usine à métastases, Samar vend journaux, revues, carterie, billets de loto, grattage, morpionnage, modèles réduits, timbres-poste, photocopies, dévédés en promo, coutellerie, confiserie, bimbeloterie, et Mezzig en oublie.

S'il pouvait, Samar ferait commerce de fuits, légumes, épicerie, pièces détachées ou moteurs d'avion selon l'arrivage. Samar a la fibre.

L'autre matin, en ouvrant boutique, Samar confie qu'il a repéré un drôle de manège sur l'avenue. Il n'était pas catégorique mais on aurait dit quelqu'un qui s'amusait à coller des prospectus un peu n'importe où. Samar en a récupéré un exemplaire. Est-ce que Mezzig saurait de quoi il retourne par hasard?

Mezzig élude. Aucune idée. Un excentrique, à tous les coups.

lundi 5 novembre 2007

Jambes en coton

Le premier contact s'est bien passé. Elle a d'abord cru que c'était son fils qui débarquait. La P'tit Dame d'en Face a rectifié que c'était le voisin de l'autre côté de la rue.

Mezzig s'est présenté. L'aide médicale a dit qu'elle s'appelait Clotilde et qu'elle était ravie. Mezzig a enchaîné un peu gêné que lui aussi était, euh...voilà, euh...content.

Clotilde a récupéré sa main et Mezzig s'est retrouvé comme un gland avec une drôle d'absence au bout du bras.

La P'tit Dame l'a invité à s'asseoir. Mezzig ne voulait pas déranger. Clotilde l'a rassuré: elle avait presque terminé. Elle était sur le point de se sauver.

Mezzig s'est raclé la gorge ah!euh...déjà!... Il espérait qu'il ne la chassait pas. Clotilde n'a pas relevé. Ce fut bien la seule.

dimanche 4 novembre 2007

Panier de crabes

De fait, la police est sur les dents depuis l'attaque de La Glotte. La Virago s'impatiente. Elle téléphone à tour de bras pour demander où en sont les recherches. Menace de faire jouer ses appuis.

A l'heure qu'il est, l'enquête de voisinage semble marquer le pas. Pas de témoins. Personne sur qui faire peser les soupçons. L'omerta généralisée.

A La Glotte, la tendance est aux supputations. On susurre dans les coins. Des coalitions se font jour. Les clans se toisent. Chacun s'évite prudemment.

En passant devant Mezzig, la Virago balance que si elle tenait ceux qui ont fait ça, elle te leur ficherait une de ces branlées.

Sans être mauvaise langue, Mezzig monologue que ça n'a pas dû lui arriver depuis une tirée. Ce que c'est que d'avoir l'esprit mal tourné!

samedi 3 novembre 2007

Affaires extérieures

A peine revenus, Mose a refait surface. Il dit qu'il en avait chié des ronds de chapeau pour se familiariser avec l'engin. C'est en progrès depuis. Il va pouvoir enfin s'attaquer à son projet. Il précisera ultérieurement.

Mose ajoute qu'il a reçu la visite de deux agents rapport à l'attentat contre La Glotte. Ils ont bien sûr tenté de lui tirer les vers du nez. De fichus limiers les condés.

Manque de bol, Mose a flairé l'embrouille. Il soupçonne les deux accolytes de vouloir fourrer leur pif dans les affaires du comité. Si ça se trouve, ils n'auraient pas craché sur un coup d'oeil à l'intérieur.

Vigilent, Mose raconte qu'il a fait barrage. La conversation a eu lieu sur le trottoir. Le plus jeune a pris des notes. Le gros posait les questions. Classique.

Que Mezzig se tienne prêt quand même. C'est sûrement le prochain sur la tournée.

vendredi 2 novembre 2007

Roues libres






Une fois n'est pas coutume: Mezzig en aurait lâché les rênes tellement c'était à applaudir.


Mise en boîte

Arguant qu'on était à la veille de fêter les morts, Clampin n'a pas trouvé mieux que de
se pinter à la bière. Prenant ses convives à témoin, il a fait part de sa volonté d'être incinéré dans la cheminée au fond du troglodyte.


Pour compléter le tableau, il a exhorté Madame à disperser ses cendres à travers le canton. Selon ses directives, l'intéressée était priée de vider l'urne à califourchon sur la 2Cylindres lancée à fond.

Non content de ces précisions, il désirait que Madame portât jarretelles et dessous fantaisie pour s'acquitter de sa mission. Rien que d'imaginer la scène, il en avait des démangeaisons.

La pochade n'eut pourtant pas l'heur de faire l'unanimité parmi les convives. Il y avait eu des grincements de dents. L'aînée des filles Clampin avait failli prendre la mouche. La plus jeune lui avait intimé de cesser ses pantalonnades et de se mettre à l'eau.

Mezzig commente qu'il en aurait fallu davantage pour refroidir le zigoto.

jeudi 1 novembre 2007

De but en blanc

Finalement, la météo n'a pas tenu ses pires promesses. L'épisode pluvieux résorbé, la couverture nuageuse a démonté son chapiteau pour aller faire son cirque ailleurs. Un bon point.

Madame a alors hasardé qu'elle était en vacances pour la semaine et que, vu les prévisions, elle n'était pas contre un coup de 2Cylindres. Mezzig s'est alarmé: qui est-ce qui allait veiller sur Li Pouiye?

Dédé s'est proposé, un peu aidé par les sauts de cabri du Gamin. Sans le commander, Mezzig a placé que la chasse d'eau fuyait et que le jardin méritait une coupe. S'il avait cinq minutes.


Sur ce, Mezzig un tantinet bousculé par cet impromptu, avait rassemblé quelques affaires, de quoi survivre en cas de calamité, ainsi qu'un lot de cartes détaillées.

Si madame n'y voyait pas à redire, ils feraient un crochet par chez Clampin. Ensuite, ce serait au petit bonheur.