samedi 28 février 2009

Haute fidélité

Mezzig se dit parfois qu’il aimerait bien changer de moto. Pas parce qu’il en a marre de la sienne. Ni parce qu’il a les moyens de s’en payer une autre. Seulement par envie. Pour se trouver une occupation. Se donner un but dans la vie.


En guise d’apéritif, il se jette sur tout ce qui lui tombe sous la main. Il se documente. Compulse des articles. Consulte des compte-rendus. Des fiches techniques. Etudie des comparatifs. Examine des photos. Feuillette des revues.


Un fois sur la brèche, il file chez les concessionnaires. Se montre admiratif. Féru. Il pose des questions pointues. Demande des éclaircissements. Joue les intéressés. 


Si tout va bien, il se fait conseiller un essai. Rien de tel pour se faire une idée. Avoir un aperçu des sensations. Et, si ça trouve, il voudra repartir avec.


Mezzig avoue que c’est tentant. Il s’accorde le temps de la réflexion. Par contre, pour la brochure, il ne dit pas non. Pour l’heure, il y a sa 2Cylindres qui l’attend dehors. Il s'en voudrait de la faire languir.





mardi 24 février 2009

Bande à part

C’est Madame qui a reconnu son portrait dans le journal. Un appel à témoin priant quiconque l’aurait aperçu, ou serait en mesure de fournir la moindre information le concernant, d’appeler le numéro inscrit sous la photo.


Il est précisé que cette démarche fait suite à la récente découverte en rase campagne d’un véhicule carbonisé d'un modèle identique à celui appartenant à l’homme dont on est sans nouvelles depuis des semaines.


Il ressort par ailleurs que ce dernier aurait récemment traversé une grave crise personnelle qui pourrait avoir altéré son jugement et mis son moral à sac.


Sa famille est inquiète et souhaite être contactée rapidement. Le cas échéant, s’il est en mesure de les joindre par ses propres moyens, ses proches exhortent Mose Cointro (Cointro n'en faut! comme il dit) à se manifester et à les rassurer sur sa santé.


Mezzig tient à rester prudent mais voilà une affaire qui s'annonce clairement piquante à démêler!




samedi 14 février 2009

A la vôtre

Tous ces bonshommes, je te jure, qu’est-ce qu’ils font à La Glotte un jour pareil à s’en envoyer derrière la cravate au lieu de courir acheter un bouquet et de rentrer bride abattue l’offrir à leur chérie, vitupère La Virago en remplissant les godets, chatouilleuse.


On ne demanderait pas mieux, monte au créneau le plus aviné, le verbe haut et le verre à la main, le Valentin, il aurait sa fête plus souvent, hein! les gars! si pour une fois on voulait bien nous laisser le choix dans la datte!


Mezzig goguenarde par-devers lui que c’est ce qui s’appelle se frotter à la régulière! 






vendredi 13 février 2009

Pis-aller

Samar qui n’a pas son pareil pour tailler la bavette, shunte allègrement les prolégomènes et attend le sixième pour le printemps, bouscule Mezzig sans détour: est-ce qu’il a déjà songé avoir des mouflets? 


En voilà une au moins qu’elle est directe! s’estomaque l’interviouvé. Des moufles, encore, il comprendrait: à cause des doigts qui morflent sur les poignées, mais, là, sans être averti ni rien, il a de quoi en rester quoi.


Sans compter qu’avec ce qui nous pend au nez, la surpopulation, le réchauffement global, les pôles qui décalottent, le sans-gêne transgénique, les centrales pétaudières, la crise du capital, les plafonds qui crèvent et mignonne allons voir si morose a perdu ses pédales, ça n'est pas un cadeau à leur faire aux rejetons.


Pour finir, ce n’est pas parce qu’on admire le cul des vaches que ça fait de nous des vétérinaires! Sur ce point, Mezzig se veut conciliant: l'argument mériterait des éclaicissements.






mercredi 11 février 2009

Paquets d'eau

Ce matin, le parc sent son lapsang souchong, le thé préféré de Geneviève jusqu’au déjeuner. Après, c’est l’heure du thé vert, si possible pas trop corsé pour ne pas gêner la digestion.


Dans l’après-midi, l’embarras se saisit du choix: thé rouge ou thé noir au poivre ou aux épices, c’est selon. En soirée, rehaussé d’une touche de rose ou de litchi, l’honneur revient sans conteste au thé parfumé.


Edmond de St Edmond n’est pas contre ces subtilités sinon qu’il n’y a pas mieux pour pisser comme un âne à longueur de journée. D’un autre côté, on ne gagne rien à lanterner avec sa vessie! Chacun devrait le savoir. 



mardi 10 février 2009

Parler franc

En désignant Li Pouiye couché en rond sur sa couverture, Mezzig balance tout à trac qu’il se demande bien à qui est-ce qu’il pourra parler quand celui-là ne sera plus là. 


Madame à qui rien n'échappe lui rétorque que ça fait toujours plaisir à entendre ce genre de remarque et Mezzig acquiesce qu’en effet, réussir à glisser un tout à trac dans une phrase aussi peu relevée n'est pas loin de l'exploit. 




dimanche 8 février 2009

Fond de train

Evidemment, vue comme ça, elle fait négligée. Pas lavée depuis impossible de dire quand. La robe maculée. L’éclat terni par la crasse. Un léger suintement par dessous. La belle a quelque peu perdu de sa superbe.


Mais que l’on ne s’y trompe pas, il en faudrait davantage pour occulter ses charmes et son  inimitable coup de reins. Même dans son état, ses flancs bien entre les jambes, on la sent prête à se laisser titiller l’encolure et à jouer des pointes sans vergogne. 


A ce propos, il y en a un autre que ça démange. Ne serait-ce que pour la forme, Mezzig s'en pourlèche déjà les babines: rien de tel qu’un aller-retour dans les normes à califourchon sur sa 2Cylindres pour mettre une peu de selle dans les épinards.





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