Vers la fin de sa vie, il ponctuait souvent ses phrases d’un que veux-tu, c’est comme ça : les riches, les pauvres, ceux qui décident et ceux qui n’ont pas d’autre choix, la vie qui n’était plus ce qu’elle était, tout ce qui allait trop vite, ce qu’il ne comprenait pas, c’était comme ça.
Assise à côté de lui dans la pénombre, Clotilde écoutait le vieil homme enfoncé dans son fauteuil dévider ses souvenirs, exprimer ses craintes, ses rancoeurs, sa colère.
Il était né “du mauvais côté” comme il disait. Du côté des sans-grade, des petites gens et, comme eux, il avait courbé l’échine, tendu le dos, s’était démené pour gagner le peu qu’il avait et le conserver coûte que coûte.
Parfois, Clotilde se dit qu'elle aimerait bien elle aussi pouvoir faire pareil, agir avec le même détachement, mais, c'est plus fort qu'elle, elle n'y peut rien, c'est comme ça et c'est pas autrement.
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