Plus les jours passent et plus il se fait l’effet d’un pet de moine ballotté par tous les courants d’air entre chez lui et l’appartement de Diane.
Sans être outre mesure attaché à son quartier, il se sent encore à sa place dans sa rue, au milieu de ses voisins, même s’il se considère différent d’eux, ne les fréquente pas beaucoup, s’en détourne au besoin.
Pour ne prendre qu’un exemple: Mezzig. Un type qu’il apprécie, qui a ses bons côtés, ses travers aussi, comme tout le monde, un peu plus peut-être. Toujours est-il que Kraine ne se verrait pas vivre comme lui.
Mis à part sa 2Cylindres, ses descentes impromptues à La Glotte, quelques bavettes taillées avec Samar quand il va faire son plein de clops, son Glob qui patine dans la semoule (par curiosité, Kraine y jette parfois un oeil sur l’ordi de Diane mais c’est loin d’être sa tasse de thé) et son inénarrable chien, c’est le calme plat.
Pas d’enfants. (Mezzig ne s’est pas épanché là-dessus mais kraine parierait volontiers sur une déficit croissant de galipettes avec Madame). Le moins possible d’imprévus. Jamais de turbulences. Aucun d’accroc.
En bref, le genre d’existence au ras des pâquerettes qui lui collerait des boutons et que Kraine s’évertue à fuir avec rage et force vodkas.
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