vendredi 22 août 2008

Cordes raides

Ecrasée de soleil, la route vrille le paysage comme une traînée de métal chauffé à blanc. Les montagnes tout autour sont accablées de lumière. L’air est irrespirable, râpeux, brûlant. Une haleine de four.

Mis à rude épreuve dans la descente, les freins commencent à sentir le roussi. Courbes, virages, épingles. Seconde, troisième, seconde: le moteur subit tous les régimes, encaisse ordres et contrordres sans broncher.

Pendant ce temps, derrière, on fait la queue. En première position, dégoulinant de sueur, la main crispée sur le levier de vitesses, Kraine maudit ce foutu camping-car qui l’oblige à ralentir l’allure et lui obstrue la vue.

Trop occupé à négocier ses trajectoires, Dédé ne remarque pas les traits familiers qui grimacent dans son rétroviseur. Du coin de l’oeil, il guette le bas-côté, cherche un décrochement assez large et ombragé pour reposer la mécanique et l’aperçoit enfin.

La voie est libre. Remonté contre ces escargots de vacanciers à la noix qui encombrent les routes, Kraine passe à la vitesse supérieure en effleurant le genou fruité qui remonte loin sous la robe légère de Diane.


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