Géronyme Clampin en a fini avec sa retraite. Il a enfin regagné ses pénates et profite des premières lueurs du jour pour s’adonner à ses pratiques face au soleil levant. Solidement enraciné au sol, les genoux légèrement fléchis, le buste droit, Clampin centre sa respiration, équilibre ses énergies.
Yeux grand ouverts, il regarde droit devant lui sans qu’aucun objet ne retienne son attention ni n’échappe à sa vue. Clampin n’attache aucune importance à ce qui l’entoure. Pas davantage à ce qu’il ressent: aux bruits qu’il entend, aux odeurs qu’il perçoit, aux pensées qui émergent, prennent forme, le traversent et s’évanouissent aussitôt.
D’abord immobile, silhouette improbable, à peine perceptible dans la pâle lumière de l’aube, Clampin esquisse un premier mouvement, ralenti à l’extrême comme si l’air agissait tel un frein, retenait son geste, l’empêchait d’avancer.
Les bras tendus à hauteur des épaules, ses mains en éventail, on dirait qu’il s’appuie contre du vide, repoussant devant lui un invisible obstacle.
A partir du mois prochain, c’est officiel, Géronyme Clampin annonce qu’il animera des stages d’initiation accessibles à tout public dans un local gracieusement prêté par la municipalité de Trous sur Gloire.
Mezzig a reçu son bristol par la poste avant hier. Il en a parlé à Madame qui l’a encouragé à sauter le pas. Pour une fois qu’il a l’occasion d’avancer, ce serait absurde de faire machine arrière. Implacable!
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