Ils avaient prévu de se faire un col dans la journée. Maintenant que les estivants ont rebroussé chemin, la montagne retrouve ses marques. Les sentiers sont redevenus nonchalants. Les espaces aériens.
Et puis, au beau milieu de la nuit, la pluie s’est mise à tambouriner sur le toit et, depuis, c’est le déluge. Comme un chalut dans la tourmente, le camping-car tangue sous les coups de butoir du vent. Tout à l’heure, il est même tombé des grêlons durs comme des billes.
Pour tuer le temps, Dédé et le Gamin jouent aux cartes, aux dames, aux dés, aux dominos. Font des concours idiots. Chahutent en se racontant des blagues ou alors ils mangent.
Sur la table, Dédé a sorti le pain, déballé le saucisson, des rillettes, de la terrine, un assortiment de chèvres plus ou moins corsés, un pot de miel, de la confiture de myrtilles et débouché du rouge.
Quand ils n’en peuvent plus, ils se tapent sur le ventre, baîllent, rotent, s’étirent pendant que, derrière les vitres, les intempéries remettent le couvert sans vergogne.
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