samedi 3 mai 2008

A bonne école

A la moindre intrusion il soulève une paupière, fronce un sourcil, mate l’outrecuidant d’un air de propriétaire outré. Si l’intrus s’éternise, prend ses aises au-delà du tolérable, joue les insolents, la réplique ne se fait pas attendre.


Les yeux dardés sur l’impertinent, Li Pouiye déboule au bas du balcon, traverse le chiendent à fond la caisse et, dans un aboiement, freine des quatre fers au pied du mur mitoyen mangé de lierre au sommet duquel, l’air colère, l’invective l’intrépide volatile. 


Après quoi, fier de son assaut, en maître incontesté du terrain, le cabot compisse le pied d’un massif avant de se vautrer, langue pendante, au milieu des herbes folles. 


En dehors de ces cinglants coups de collier, Li Pouiye ne lève pas une paille. Il paresse avec finesse, s’étire en connaisseur, baye copieusement aux corneilles à l’ombre du lilas. 


Mezzig l’avoue sans rougir: en la matière, c'est lui qui a trouvé son maître. 


Aucun commentaire: