samedi 10 mai 2008

Un qui bûche

Le sécateur en surchauffe, Mezzig entasse les sacs poubelle remplis raz bord de bûchettes tel un forcené. A peine s’il s’accorde quelques minutes de répit pour s’hydrater, lui qui sue comme une outre au moindre effort.


Du haut de sa fenêtre au premier, Kraine lui a proposé de lui prêter main forte mais  le forçat n’a rien voulu entendre. Il a prétendu que c’était une affaire entre cette fichue futaie et lui seul.


Quant à elle, Madame multiplie les appels pour qu’il réduise un peu la vapeur et se ménage. Elle craint qu’à ce rythme, il se déplace un nerf, se foule un abattis ou s’estropie pour de bon.


De son côté, Mezzig met un point d’honneur à ne pas flancher. Pour s’épauler, il calcule mentalement sa progression, varie ses angles d’attaque, spécule sur ses initiatives et jubile à chaque saignée significative.  


De loin, enfoui jusqu’au tronc dans la frondaison, il a l’air d’un fou furieux aux prises avec sa création. Comme quoi, ça n’est pas à l’écorce que l’on juge la valeur du gland!


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